10 déc. 2008

Whopper Virgings - aujourd'hui je pleure mes idoles. Puis je me console.

Crispin Porter + Bogusky sont pour beaucoup des maîtres à penser. Des fous qui expérimentent à tous va pour déployer des campagnes encore plus impactant.
Et c'est souvent très réussi.

Avec Whopper Virgins, ils sont allés beaucoup trop loin.
Comme je le redoutais ici, le nouveau format pour Burger King, un documentaire pseudo anthropologique visant à prouver l'universalité du goût du Whopper, est un dégueuli américano-culinaire post-colonialiste.
On y voit de vrais américains, casquettes vissées sur la tête, excités de voir les réactions de peuplades reculées après avoir goûté à leur sandwich chaud.

Évidement, les autochtones sont vêtus d'habits traditionnels, ils ne connaissent ni le jean ni les baskets, ce sont des indigènes.
Évidement, après avoir goûté au Whopper ils sont heureux comme des ados venant de perdre leur pucelage. Remarque, c'est un peu le principe de l'opération.

Lorsque l'on voit cette cascade de clichés, avec nos yeux d'européen, on ne peut qu'être indigné par ce manque d'éthique et de Lumières. Mais il faut replacer l'opération dans son juste contexte.

Depuis Disney et le Coca Cola, la seconde guerre mondiale et le chewing-gum, les USA ont un rôle bien défini. Celui de libérateur et d'évangéliste. Whopper Virgins n'a pas pour but de révéler au Monde entier la suprématie gustative du sandwich, mais les bienfaits d'une nation sur le Monde. Whopper Virgins flatte l'américain d'Arkansas, flatte les familles des marines en Irak, flatte l'Américan Way Of Life à travers l'un de ses symboles, l'hamburger. Et tant qu'à faire, il lui donne un nom, le Whopper.
Et aujourd'hui, en plus d'être fière d'Henri Ford de Mickey, l'Amérique est fière du Whopper.

Quand à moi, Crispin Porter + Bogusky restent mes idoles.

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